« Je ne crois qu’à une droite de rassemblement » : Xavier Bertrand continue de se préparer pour 2027 (La Montagne)

À l’aube d’une nouvelle rentrée politique, le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, dit « continuer de se préparer » pour 2027. Il se déplace en Corrèze ce mercredi 20 août. Entretien.

Par Nicolas Tarrade

Le président (LR) de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, se déplace ce mercredi 20 août en Corrèze qui, selon lui, « a vocation à devenir un rendez-vous traditionnel » de son agenda. Avant de tenir une réunion publique ce soir à Rosiers-d’Égletons, il nous a accordé un entretien.

En multipliant les déplacements, l’été est-il, selon vous, l’occasion de garder un contact avec le terrain ?

C’est essentiel parce que j’ai toujours fonctionné comme ça. Je suis très attaché à porter la voix des territoires ruraux et de montrer aussi que les initiatives de terrain valent la peine. La France est un pays formidable qui a beaucoup d’atouts mais qui souffre d’un verrou terrible qui est celui du centralisme parisien. Si on fait confiance aux gens des territoires, aux élus ruraux, je suis persuadé que ce pays irait beaucoup mieux.

Dans vos prises de parole, vous évoquez souvent le « bon sens ». C’est votre maître-mot ?

Je crois beaucoup à ce bon sens, ce qui n’empêche pas aussi d’avoir une vision. Je continue à me préparer, très clairement, parce que je pense que le rendez-vous important sera celui de 2027. On ne peut plus avoir une politique au fil de l’eau, il va falloir véritablement qu’on montre que notre pays, les Français, ont le ressort pour à la fois redresser la barre, changer de trajectoire, redonner de l’espoir, mais je crois que c’est possible.

Quelle est votre stratégie ? Celle d’une droite qui rassemble ?

Je suis très clair, je ne crois qu’à une droite de rassemblement. Mon ancrage est gaulliste, mes premières expériences sont chiraquiennes. C’est une droite qui est sûre d’elle-même, de ses valeurs, qui croit à l’autorité, au respect de l’autorité, qui croit que le travail c’est ce qui permet de faire la différence, qui ne confond pas l’assistanat et la solidarité, qui pense également que les Français veulent et ont besoin de liens entre eux. C’est une droite qui est capable de dire « ni LFI ni RN ». C’est une voix singulière, originale aujourd’hui, je le sais bien, quand on dit « ni LFI ni RN », mais je l’assume. Dire que le cœur de notre société ce sont les classes moyennes et populaires à droite, pour quelqu’un de droite, je sais que c’est singulier, je l’assume. C’est ce que je porte, alors après, ce seront les Français qui décideront où tout ça me mènera, mais je ne changerai pas.

« Tiens, demandez l’avis des Français, vous allez voir s’ils sont conservateurs. Non, ils veulent que ça bouge, ils veulent que ça change »

Comment comptez-vous occuper cet espace-là entre la gauche et le RN ?

Des propositions, des solutions, mais des vraies. (…) Ce que je vois dans tous mes déplacements, c’est que les Français veulent vivre en sécurité. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, mais les clés pour retrouver la sécurité existent. On parle depuis longtemps des peines minimum pour ceux qui s’en prennent aux maires, aux pompiers, aux gendarmes, aux policiers. La santé est une autre priorité. (…) Je pense qu’il faut aujourd’hui être plus ferme avec les grands laboratoires plutôt que de chercher à faire la peau des pharmacies rurales, c’est n’importe quoi ! Je continuerai à me faire entendre parce que je ne vais pas attendre 2027 pour continuer à faire des propositions, ça c’est une évidence.

Quelles propositions au vu d’un contexte budgétaire toujours plus restreint ?

C’est de faire des propositions alternatives. (…) Il faut que l’État ne fasse pas semblant de baisser ses dépenses, il y en a marre de demander des efforts aux Français, alors même que l’État ne s’impose pas les mêmes efforts. Il faut trancher ce nœud gordien qu’est devenu le centralisme de notre pays. Il faut que l’État s’occupe de beaucoup moins de choses, mais mieux. Et que, pour le reste, on fasse confiance à une nouvelle organisation du pays, où tout ce qui concerne la vie quotidienne ne soit plus traité à Paris. J’y crois dur comme fer. C’était une conviction la fois dernière, mais là je vais aller plus loin, je suis pour une réforme radicale. Il faut que les élus départementaux et régionaux soient les mêmes, c’est-à-dire qu’il faut qu’une partie des conseillers départementaux soient conseillers régionaux. Ça diminuerait le nombre d’élus départementaux et régionaux de 40%, ça permettrait de mieux connaître ces élus régionaux, et aussi d’avoir une plus grande efficacité.

Si vous avez une cité scolaire avec un collège et un lycée, et qu’il y a besoin de faire des travaux, il n’y a plus qu’à espérer que les élus du département et de la région vont bien s’entendre. Avec
ce que je propose, là vous avez beaucoup plus d’efficacité. Pas besoin d’attendre 2027. Et puis si la classe politique nationale n’a pas le courage, demandez l’avis des Français, vous allez voir s’ils sont conservateurs. Non, ils veulent que ça bouge, ils veulent que ça change.

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