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Xavier Bertrand : « Ils ont dû bricoler la réforme des retraites sur un coin de table » (La Provence)

À Marseille ce matin, Xavier Bertrand fera le point de l’actualité avec les adhérents de son mouvement politique « Nous France ». Le président LR de la Région Hauts-de-France est sur le fond et prépare l’avenir.

Comment observez-vous la réforme des retraites?

Ce qui me surprend le plus chez les gens de mon mouve ment qui est une belle photo de la société française, c’est qu’ils veulent parler travail. Ils ont compris que l’index seniors était un angle mort, qu’il n’y a rien de solide sur la pénibilité et que les inégalités entre hommes et femmes sont toujours là. Ta question est de sa voir si le travail a encore de la valeur. Ce qui est intéressant, c’est la relation au travail et sa rémunération.

La réforme vous va-t-elle?

La réforme est mal fichue, le calendrier n’est pas le bon. Il fallait une réforme et il faut travailler plus longtemps. Mais on comprend que c’est une réforme financière. On sait que ce type de réforme ne passe jamais comme une lettre à la poste. Il faut une justice sociale qui soit au niveau de l’effort.

On est arrivé à des trucs dingues avec des années de cotisation qui varient. Ils ont dû bricoler cela sur un coin de table.

C’est le mensonge permanent sur les annees de cotisation et les petites pensions. J’ai toujours dit 64 ans, mais pas quand on a commencé jeune ou qu’il y a de la pénibilité. Les femmes, avec leurs carrières hachées et l’annulation de la décote, travaillent jusqu’à 67 ans actuellement. Pour moi, c’est deux années avant les hommes.

La voyez-vous passer?

Si ça finit avec le 49.3, c’est qu’on n’aura pas mis de justice sociale et on va danser sur un volcan. Les gens n’arrivent pas à s’en sortir. Le gouvernement se trompe. On est dans l’après-Covid et les gens veulent parler d’un projet global. Il y a des façons de rendre cette réforme ac-ceptable, y compris pour certains syndicats comme la CFDT. Et puis quel spectacle à l’Assemblée!

Mélenchon a laissé trop faire ses députés. Les bras d’honneur du garde des Sceaux, c’est une honte. Il ne se serait pas permis ça dans un tribunal.

Le Pen, elle, a passé son temps à se planquer dans ce dossier. Elle n’a pas de réforme, car elle ferait des mécontents.

Tout ça consomme le divorce avec la politique. Pourtant, il reste quatre ans et il y a des réformes à faire sur l’éducation, la Justice, la bombe à retardement du logement…

Que feriez-vous ?

Parler en disant la vérité aux Français, mais pas en leur faisant faire tous les efforts. Certains voudraient laisser penser que les Français ne veulent pas de réforme. Mais ce n’est pas vrai. Ils en ont marre que ce soit toujours sur les mêmes que ça tombe. On a le carburant à deux euros et on va dire merci?

Je préfère parler autorité, travail, indépendance agricole et énergétique à rebâtir, services publics à reconstruire. La macronie a mis le pays dans un état inquiétant. On ne voit pas la ligne, ni les idées

Pensez-vous à 2027 ?

Je ne me planque pas. Les gens veulent savoir qui pense quoi.

Je dis ce que je pense. Ça plaira ou pas. La présidentielle a tout le temps été dans un coin de ma tête. Là, je vois les choses différemment. Je travaille sur des propositions institutionnelles et nouvelles sur la santé et le travail. On est quasiment dans un esprit 1958 avec un nouveau pacte social, la souveraineté et l’indépendance. Il faut réconcilier les Français entre eux

Les Républicains et la droite en sont-ils capables?

LR en est capable, si on incarne la justice et l’équité. J’espère qu’on connaîtra la position de Laurent Wauquiez avant la fin de la réforme. On nous regarde de travers quand on dit ça, mais il nous faut une vocation popu-laire, incarner la justice. Le cœur du projet, ce sont les classes moyennes. Mon mouvement ne présentera pas de candidat aux élections et la course à l’extrême-droite ou à la macronie, ce n’est pas ma voie. Il faut être nous-mêmes et travailler sur le fond. « Nous France » s’est implanté les deux tiers des départements en étant surles idées. Ce dont je suis sûr, c’est que les primaires, basta!

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