En résumé, la collectivité veut développer une production d’énergie locale, encourager l’investissement local et développer la consommation locale à un prix maîtrisé et régulé dans le temps.
Bref, un service public de l’énergie renouvelable où le photovoltaïque pourrait, par exemple, être partagé entre voisins. « C’est un plan d’ampleur qu’il faut lancer avec des états généraux de l’énergie. Que l’économie ne serve pas qu’au capital mais d’abord à l’humain », a lancé Pascal Coste qui y croit ferme dans la lignée de la proposition de la Chambre d’agriculture d’équiper 1.000 fermes corréziennes en panneaux photovoltaïques.
Ce plan à long terme n’a pas manqué de soulever les interrogations. A commencer par celle du chef de fil de l’opposition Bernard Combes (Tulle). « Vous avez rayé le mot fibre et mis celui de bouclier énergétique à la place. Mais pour faire quoi exactement ? », a ironisé le Conseiller départemental de gauche qui a relevé deux bémols dans ce plan même si « les intentions sont bonnes » et que « le débat est essentiel pour l’avenir ».
D’abord, un problème de compétence. « Vous voulez prendre en charge un domaine qui n’est pas de votre ressort, vous vous asseyez sur les compétences de vos collèges maires et présidents d’EPCI. L’énergie n’est pas dans les attributions du Département. » Un argument balayé par le président de l’exécutif puisque le plan sera « co-construit » et bâti avec les intercommunalités. « Le Département ne se substitue pas mais le projet fibre ne serait pas sorti malgré la volonté des EPCI », rappelle Pascal Coste.
Autre bémol du plan pour Bernard Combes, c’est qu’il fasse l’impasse sur l’hydroélectricité, « une des grandes forces de notre territoire ». Il a invité le président à mettre sa ténacité reconnue au service de Redenat, ce projet serpent de mer de station de pompage dans la vallée de la Dordogne.
« Pour Redenat, il faut être sérieux, a rétorqué Pascal Coste. Quand je vois comment ça se passe pour l’extension d’une scierie (ndlr projet Farges Bois notre édition du 2 dé- cembre), il nous faudra 30 ans pour le sortir. » Mais il a rassuré son contradicteur : bien sûr que l’hydroélectricité est intégrée. « Avoir un service public en matière hydraulique est important mais ce n’est pas antinomique avec un service public local ».
D’autres élus de l’opposition comme Sébastien Duchamp (Argentat) ont émis des doutes sur l’efficacité de ce service public bien que « vertueux ». Pascale Boissiéras (Yssandonnais) a reconnu « qu’il était intéressant de prendre de vitesse les entreprises qui prospectent. Pour les agriculteurs ça peut être une manne mais il va falloir se concerter. »
Au final, invitée par Hélène Rome (Seihac-Monédières) a faire preuve de courage politique et de vision à long terme, la gauche a préféré voter contre le bouclier énergétique hormis une abstention (Sébastien Duchamp) et deux « pour » (Annick Taysse et Pascale Boissiéras).