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La première visite d’un président des intercommunalités en Guadeloupe (France-Antilles)

Sébastien Martin, président des intercommunalités de France, est venu « écouter et comprendre les élus » des Outre-mer. Il a rencontré à Petit-Canal vendredi dernier (18 mars), des élus qui savent où ils vont.

Article par France-Antilles : https://www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/vielocale/la-premiere-visite-d-un-president-des-intercommunalites-en-guadeloupe-612887.phphttps://www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/vielocale/la-premiere-visite-d-un-president-des-intercommunalites-en-guadeloupe-612887.php

Article de Claudia Belton

À Petit-Canal, au pôle administratif de la CANGT, Jean Bardail, président de la communauté d’agglomération du nord Grande-Terre, se félicite de la présence du président des intercommunalités de France, Sébastien Martin.

Après sa visite en Martinique, la semaine dernière, il a rencontré les élus de Guadeloupe avec deux de ses collaborateurs. Ils sont venus « écouter et comprendre les problèmes spécifiques de chaque territoire ».

« C’est la première fois qu’un président des intercommunalités vient en Guadeloupe« , note le président Bardail, également maire de la commune de Morne-à-l’Eau. « À mon avis, il est important qu’il soit venu rencontrer les élus pour se rendre compte des problèmes sur le terrain. Bien souvent, les élus dans l’Hexagone ne connaissent pas les Outres-mer parce qu’ils n’y ont jamais mis les pieds, ils ne peuvent donc pas comprendre ».

Accompagné de deux de ses collaborateurs et du représentant d’Interco’Outremer, M. Martin a pris note des observations du président, et de l’intervention de Patrick Grave, directeur du développement économique de la CANGT. Celui-ci a présenté le projet de développement économique de ce territoire basé sur l’alimentation territoriale et un circuit de randonnée de 250 km « Boucle du nord Grande-Terre ».

Interco’Outre-mer prêt à jouer le jeu

« Depuis une semaine, je vois des initiatives, des projets. Je n’ai rien à vous apprendre« , a reconnu Sébastien Martin, après la présentation de M. Grave. « Que ce soit en Guyane ou en Martinique, on nous a présenté des projets de qualité en lien avec les spécificités de chaque territoire »,a souligné le président. « En Guyane, par exemple, les élus ont insisté sur la mobilité et le problème de l’habitat spontané, en Martinique sur l’environnement et en Guadeloupe sur l’eau liée très souvent à l’assainissement et les déchets « , a-t-il indiqué. « Ce n’est pas parce que vous êtes en Outre-mer que les projets sont moins bien« .

Lors des échanges avec les élus, il a noté qu’ils avaient tous des stratégies et qu’ils savaient tous où ils allaient. « Au contraire, vous pourriez en inspirer plusieurs », a-t-il ajouté.

Le président Martin a rappelé également à M. Bardail l’importance pour les EPCI de créer des petites industries sur leur territoire et de développer de nouveaux métiers avec le soutien d’Interco’Outre-mer, qui intervient dans l’aménagement et le développement des territoires d’Outre-Mer.

Charles Samathy, son représentant, a dit vouloir aider les élus et leur apporter toutes ses compétences comme il l’a fait dernièrement à la Réunion.

« Vous n’avez aucun complexe à avoir »

C’est la première fois qu’un président des intercommunalités de France vient dans les Outre-Mer. La semaine dernière, Sébastien Martin a visité les trois départements (Guyane, Martinique et Guadeloupe), une promesse de campagne de novembre 2020.

Quand avez-vous été élu ?

J’ai été élu en novembre 2020 président des intercommunalités de France (ADCF). Et depuis mon élection, je parcours toutes les régions de France et les Outre-mer en font partie. Il est important de rencontrer les élus sur leur territoire. Mon rôle est d’être leur porte-parole auprès des instances nationales. J’avais pris l’engagement, si j’étais élu, de venir dans les Outre-mer lors de la 31e convention des intercommunalités de France, en octobre à Clermont-Ferrand. Je tiens parole.

Qu’est-ce l’association de l’intercommunalité de France ?

Nous sommes une association, nous ne finançons rien. En revanche, nous connaissons énormément de monde, et avons beaucoup de contacts dans les cabinets ministériels et ailleurs. Lors du grand congrès qui a lieu une fois par an le premier Ministre vient, ce qui montre bien notre poids dans la société. Par an, nous recevons quelques 4 000 sollicitations qui concernent principalement le quotidien des intercommunalités. Une vingtaine de collaborateurs, en plus des interlocuteurs de l’État et du Parlement travaille avec les élus sur l’accompagnement de leur projet.

Qu’avez-vous pensé des différentes rencontres avec les élus ?

Il y a des problèmes ici comme dans tous les EPCI. Bien sûr, cela varie d’un territoire à un autre. Il y a dans les Outre-Mer des spécificités qu’on ne peut pas nier. J’ai constaté lors de mes rencontres que les élus avaient une manière forte de prendre en main les enjeux territoriaux, en Guyane, par exemple, la problématique est la mobilité et l’habitat spontané, la démographie et la zone migratoire, en Martinique, les élus sont plus soucieux d’accompagner la filière agricole et en Guadeloupe, ils avancent la problématique de l’eau. Vous faites aussi bien, voire mieux que beaucoup d’intercommunalités de l’Hexagone. Vous n’avez aucun complexe à avoir, vous apprendriez au contraire beaucoup à plusieurs.

LE CHIFFRE

1 200 : C’est le nombre moyen d’intercommunalités recensées sur tout le territoire national dont 1 000 sont adhérents.

INFO +

Intercommunalités de France est appelée communément ADCF, qui est une association de collectivités locales, créée en 1989, à l’initiative de Marc Censi dont les missions concernent : la promotion de la coopération intercommunale, l’appui juridique et technique aux communautés, la conduite et la publication d’études sur le fait intercommunal en France et enfin d’être le relais des élus intercommunaux dans le débat public et auprès des institutions nationales.

Lyliane Piquion-Salomé, vice-présidente d’Interco’Outre-mer :

« L’objectif est de faire que les intercommunalités comprennent les doléances des EPCI et nous appuient auprès des instances gouvernementales quant aux projets que nous soutenons. »

 

 

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