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Face au doute de ses troupes, Xavier Bertrand rassure (Union Ardennais)

SOISSONS – Le président de la Région Hauts-de-France a animé une réunion mercredi soir. Il a proposé, durant plus d’une heure, des arguments à ses troupes pour valoriser la candidature de Valérie Pécresse à la présidentielle.

Article par l’Union Ardennais : https://abonne.lunion.fr/id354495/article/2022-03-24/xavier-bertrand-est-venu-soissons-pour-dissiper-les-doutes-de-ses-troupes-propos

Article de Hervé Marti 

« On a su qu’il y avait une réunion, il y a à peu près une huitaine de jours », confiait mercredi soir Yana Boureux, conseillère municipale à Soissons. « Mais c’était prévu depuis longtemps », s’empresse-t-on d’ajouter dans son entourage pour couper court à toute rumeur d’organisation à la va-vite. Après tout qu’importe, Xavier Bertrand est bien venu à la salle Simone-Veil, ce mercredi vers 20 heures, pour faire campagne pour Valérie Pécresse.

« Mais en fait qu’est-ce qu’ils veulent les médias? Ils veulent voir Marine Le Pen au second tour face à Emmanuel Macron »
Pascale Gruny, coprésidente du comité de campagne de l’Aisne pour Valérie Pécresse

Debout au milieu de ses « amis», à l’aise, le président de la Région Hauts-de-France a fait le job durant plus d’une heure. « Je suis venu pour vous donner des arguments », lançait-il aux troupes de la droite. Il voulait aussi rassurer après la parution, ce mardi 22 mars, du dernier sondage d’Elabe pour BFMTV (auprès de 1 551 personnes) qui donnait Valérie Pécresse à 10 %, derrière Macron (27,5 %), Le Pen (20%). Mélenchon (15%) et à égalité avec Zemmour.

REGRETS AUTOUR DU CHOIX DE LA PRIMAIRE

Avant même le discours du patron de la droite régionale, Pascale Gruny, co-présidente du comité pour la campagne de Valerie Pécresse avec le Soissonnais Olivier Jacob, avait averti le public : « Bien entendu, vous entendez les sondages, vous avez le moral dans les chaussettes, mais Xavier va vous remonter le moral. Mais en fait qu’est-ce qu’ils veulent les médias ? Ils veulent voir Marine Le Pen au second tour face à Emmanuel Macron. »

Le public, composé de 70 à 80 personnes, n’était en effet pas très confiant à l’entame de la réunion sur les chances de second tour de leur candidate. Ce que confirmait Bruno Miquel, un retraité soissonnais : « Ça m’inquiète beaucoup, mais je reste fidèle à mes opinions. » Il aurait préféré que Xavier Bertrand mène la barque. Tout comme Patrick Dufour, le maire de Sermoise: « je suis très déçu que Xavier ne nous représente pas. Est-ce que ça n’a pas cassé l’élan dans les Hauts-de-France? Malgré tout, je reste optimiste, car ce ne sont que des sondages. Il faut cependant admettre que la campagne est complètement écrasée par ce qui se passe en Ukraine. »

Olivier Jacob lui-même affirmait publiquement qu’il avait misé sur le « cheval de course » picard. Malgré cela, il veut garder espoir: « Moi je regarde l’élection avec mes yeux d’entrepreneur. Aujourd’hui on a une droite qui est majoritaire en France,
et il faut qu’on aille tous voter, car je pense qu’il y aura beaucoup d’abstention. Le programme de Valérie est audacieux. C’est aussi le plus simple et le plus efficace.»

MÉTHODE COUÉ

Durant son allocution, Xavier Bertrand n’a eu de cesse d’avoir recours à la méthode Coué : « Les gens vont vous dire: « Oui mais qu’est-ce qui me garantit que la Pécresse va le faire? » Eh bien oui, la droite elle a fait des choses, mais ça fait dix ans qu’elle n’est plus au pouvoir: Dix ans… une éternité ! La reforme des retraites elle a commencé sous Chirac. Le « Travailler plus pour gagner plus », c’était sous Sarkozy. L’aide pour le logement avec la déduction des intérêts d’emprunt c’est effectivement la droite qui l’a fait. Oui, on a été au rendez-vous des réformes, mais les gens ont tendance à tout mélanger. Mais que ce soit en termes d’autorité, de fermeté ou de pouvoir d’achat : Chirac et Sarkozy, ça n’avait rien à voir avec Hollande et Macron. Aujourd’hui la majorité des communes en France sont dirigées par la droite, la majorité des departments sont dirigés par la droite, la majorité des régions par la droite: si nous n’étions pas bons, nous aurions déjà été virés ! » L’autosuggestion a fonctionné sur les sympathisants.

«Il est très convaincant, soufflait Christian à l’issue du meeting. De toute façon, moi, je ne regarde pas la télé et les sondages. Je ne suis pas influencé par tout ceci. je préfère lire les journaux. » Olivier Engrand, conseiller régional, poursuivait: « Il faut se battre jusqu’au bout. Il n’y a qu’à la fin du combat que l’on sait si l’on a gagné ou perdu. » Un Soissonnais, venant de la droite lâchait cependant à l’élu qu’il glisserait un autre bulletin: « Il parle bien, mais je suis allé le voir et je lui ai dit qu’il pilonne trop Macron. Macron a fait des bonnes choses comme le prélèvement à la source. je pense que je voterai pour lui. »

LE PROJET EN BREF

Xavier Bertrand a détaillé le projet de Valérie Pécresse. Il s’est étendu sur « l’insécurité qui n’a pas cessé de croître » : « La loi française fixe des peines maximum et il est temps qu’elle fixe aussi des peines minimum. » Au sujet de « l’immigration légale », il a dit qu’il fallait « la réduire et la contrôler en mettant en place des quotas migratoires ». Pour le pouvoir d’achat, il est prévu « une baisse des charges salariales dès le 1er juillet 2022 de 3 % » Comment? « On va diminuer la cotisation de retraite sur la part salariale. » Enfin il est aussi proposé de racheter des jours de RTT: « Ceux qui auront besoin d’argent pourront se les faire payer. »

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